La formation

Retrouvez la synthèse du ROFA, véritable "bilan formation" de la population des salariés de l'assurance, actualisé par l'Observatoire en 2017.


  • Les populations formées

    Après une hausse ininterrompue du taux d’accès depuis la mise en place de l’enquête ROFA, celui-ci enregistre un léger tassement de son évolution en 2017. En effet, le taux d’accès se stabilise cette année à 79,9%, soit 0,6 point de moins (80,5% en 2016). Ce chiffre confirme néanmoins la forte culture de formation dans l’assurance, puisque ce taux dépasse de peu les 40% à l’interprofessionnel. Au-delà de ce chiffre, un salarié qui se forme va en formation à une fréquence moyenne de quatre fois par an.



    Après le décrochage de 2016, la durée moyenne de formation se stabilise à 31,3 heures, soit +0,1h.

    Comme le révèle l’analyse par quartile dans le diagramme ci-contre pour 25% des salariés formés la durée de la formation est inférieure ou égale à 7h contre 7,3h l’an dernier. Le seuil du quartile suivant passe de 17,5h à 16h. Quant aux 25% des salariés qui suivent les plus longues formations, ils bénéficient d’au moins 32,1h, contre 35h en 2016.

    En tendance, le taux d’accès connaît une hausse notable. En 2012, 70,3% des salariés ont bénéficié d’au moins d’une formation ; cinq ans plus tard, ils sont 79,9%. La durée moyenne quant à elle, connaît une évolution inverse (-4h en cinq ans) et diminue continûment depuis 2014.

  • Taux d’accès et durée de la formation selon le sexe

    Le taux d’accès des femmes se révèle quasiment identique à celui de 2016 et se stabilise à 79,5%. Celui des hommes, bien que supérieur, perd 1,1 point et revient à 80,5%, soit une baisse plus importante que pour les femmes.

    Ainsi, l’écart entre ces deux populations s’amenuise. En effet, il passe de 1,8 point à 1 point en 2017.

    Par ailleurs, la durée moyenne augmente légèrement pour les femmes (+0,9h) et suit une évolution inverse pour les hommes (-1h).

    Comme nous en faisions déjà état l’an dernier, ce différentiel homme/femme des taux d’accès et durée moyenne n’est pas uniforme sur l’ensemble des métiers.

    Sur chacun de ces critères, environ la moitié des familles de métiers affichent des valeurs supérieures pour les femmes. L’écart de la durée moyenne est particulièrement marqué en raison d’un effet structurel lié au poids de la famille Distribution (Cf. ROMA 2017, page 41).

    Nous faisons ci-avant le constat que le taux d’accès des hommes est plus important que celui des femmes cette année encore. Cependant, cet écart était en faveur des femmes jusqu’en 2013 ; ce n’est donc qu’à partir de 2014 que la tendance s’est inversée.

    Sur les cinq dernières années, la durée moyenne suit une tendance baissière pour les femmes comme pour les hommes : -3,2h pour les femmes et -5,1h pour les hommes sur la période 2012/2017.

  • Taux d’accès et durée de la formation selon le statut

    Sur l’année 2017, la durée moyenne de formation diminue de 1,2 heure chez les cadres (26,3h) et s’accroît de 0,9 heure chez les non cadres (35,3h). A l’inverse, le taux d’accès augmente d’un point pour les premiers et se contracte pour les seconds (-0,9 pt).

    Jusqu’en 2013, le taux d’accès des cadres était légèrement supérieur à celui des non cadres. Depuis 2014, les taux d’accès restent très proche. Toutefois, en cinq ans, ce taux a augmenté de 10,4 points pour les non cadres versus 8,5 points pour les cadres.

  • Taux d’accès et durée de la formation selon l’âge

    Le graphe ci-après met en évidence que davantage d’heures de formation sont consacrées aux moins de 40 ans.

    Pour autant, chaque catégorie de salariés bénéficie d’un accès à la formation quasiment égal à son poids dans les effectifs.

    Comme indiqué sur le graphique, les plus de 50 ans se forment proportionnellement moins que leurs cadets. A partir de 60 ans, ils voient même leur taux d’accès fléchir nettement : plus de 80% avant 50 ans contre 63,3% à partir de 60 ans. Cette différence est également valable pour les durées moyenne avec 56,7h pour les plus jeunes et 14,4h pour les plus âgées.

    En distinguant les salariés formés de plus ou moins 45 ans, la différence ressort de manière plus marquée sur la durée moyenne. Néanmoins, l’écart entre ces deux populations diminue au fil des ans.

  • Durée des sessions et Formation

    Le graphique suivant présente l’évolution de la répartition des sessions de formation suivant leur durée. La part des formats de 1 heure et moins continue d’augmenter et représente désormais 34,2% des formations. Elle gagne ainsi 13 points en une seule année.

    Dans la même logique, le pourcentage chute au-delà d’une heure, à l’exception des formations de plus d’une semaine qui reste stable (+0,2 point).

    Comparativement à 2007, soit à 10 ans d’écart, les formations de plus d’un jour baissent de manière notable. Celles d’une durée d’un jour conservent une part presque toujours aussi importante. Enfin, les formats courts d’une heure et moins explosent. Avec la montée en puissance du e-learning, leur part a été multipliée par 14.

  • Zoom sur la population des alternants

    En 2017, l’alternance renoue avec sa dynamique historique. Après une stabilisation en 2015, suivie d’un tassement en 2016, l’année se distingue par une reprise significative de l’alternance dans les politiques de recrutement. Concrètement, 2017 s’achève avec 3 769 embauches réalisées, renouant ainsi avec la dynamique observée depuis plus de 10 ans maintenant.

    Sur le long terme le contrat de professionnalisation continue proportionnellement à croître face à l’apprentissage (17,7%, soit les 2/3 de l’alternance). Rapporté au total des recrutements, l’apprentissage demeure finalement assez stable (8,5% en 2017).

    L’analyse par métiers de la proportion d’alternants dans les recrutements illustre la large diffusion de cette modalité de formation/professionnalisation dans le secteur de l’assurance.

    La mise en perspective, à 10 ans d’intervalle, de la répartition des alternants selon le niveau de diplôme déjà possédé met en exergue deux tendances principales.

    La première est que la différentiation entre les deux dispositifs d’alternance est de moins en moins marquée en fonction du niveau d’étude. En 2007, alors que la professionnalisation ciblait prioritairement les bacheliers (à 70%), l’apprentissage se positionnait de manière plus équilibré du Bac au Bac+3 (88,7% au cumul). En 2017, professionnalisation et apprentissage font quasiment jeu égal quel que soit le diplôme.

    La seconde tendance tient surtout dans l’élévation continue et régulière du niveau de diplôme des alternants qui rejoignent le secteur de l’assurance. Dans le même temps, les niveaux ≤Bac ont été divisés par deux, quand les Bac+3 ont doublé et les ≥Bac+5 quadruplé. Le Bac+2, quant à lui, résiste sur la période et gagne même un peu plus de 5 points.

    Sans doute ces tendances sont-elles autant la conséquence de la généralisation des propositions d’alternance par les écoles et universités, que d’une appétence croissante des étudiants pour cette modalité de formation initiale. Quoi qu’il en soit, il est certain que les entreprises d’assurances reconnaissent et favorisent cette voie qui professionnalise plus rapidement leurs futurs collaborateurs.