Les effectifs de la branche assurance

157 100 salariés au 31 décembre 2023 : s’il est bien un sujet de satisfaction unanimement partagé, c’est celui de la bonne santé de l’emploi dans l’assurance. D’année en année, les effectifs de la branche professionnelle des sociétés d’assurance augmentent sans discontinuer et franchissent un nouveau record à chaque millésime.

Avec 2 400 personnes supplémentaires recensées au 31 décembre 2023 (+1,6%), ce sont pas moins de 10 000 emplois qui ont ainsi été créés en l’espace de 10 ans !

kkklkl

Portraits des domaines de métiers

Dans une approche par grand domaine fonctionnel, la répartition des effectifs n’est pas modifiée entre 2022 et 2023. Toutefois, la croissance générale des effectifs bénéficie davantage aux métiers-cœurs de l’assurance, cette année encore, qu’aux fonctions support et pilotage (+2,1% versus +0,5%).

A l’instar des métiers de l’informatique (+470 salariés), l’Indemnisation confirme l’importance de sa fonction dans les effectifs : +570 salariés (soit +1 000 depuis 2021). On observe en revanche des recompositions plus erratiques entre les autres grands domaines. Ainsi, les forces commerciales retrouvent leur volume antérieur et comblent largement leur baisse de 2022 (+2 430 versus -870 salariés). Requalification des postes et/ou mobilités internes ? La Relation client, après avoir crû de 990 personnes l’an passé, diminue pour sa part de 660 personnes en 2023. Dans une moindre mesure (-280 personnes), le Pilotage économique, comptable et financier se situe toujours en cinquième place avec des effectifs relativement fluctuant au fil des ans : 8 780 salariés en 2021, 8 990 en 2022 et 8 710 en 2023…

Structurellement en négatif quant à lui, le domaine Environnement de travail et appui aux équipes finit l’année avec 7 530 salariés (-170).

kkkkk

Les actions de formation

Quelle que soit l’année, y compris de pandémie, le secteur de l’assurance se caractérise par sa forte culture de la formation professionnelle continue (FPC). 2023 ne déroge donc pas à la tradition puisque le taux d’accès se révèle toujours aussi exceptionnel dans l’assurance, 90,6%, tandis que la durée se maintient sur la même valeur moyenne que l’an passé, c’est-à-dire 33,7 heures.

A titre de comparaison interprofessionnelle, même si l’année de référence diffère, le taux national d’accès à la FPC s’est élevé à 43% en 2021 et la durée moyenne par salarié formé à 28,2 heures.(Source : Annexe au projet de loi de finances pour 2024)

Rappelons que dans le ROMA, c’est bien chaque salarié formé que l’on dénombre ici. Au final, ce sont donc plus de 9 salariés sur 10 qui ont réellement bénéficié d’une formation au moins une fois dans l’année.

La répartition par grand domaine de formation des heures dispensées semble se stabiliser cette année. Ainsi, l’Assurance demeure structurellement le premier axe de développement des compétences (35,2% en 2023 vs 35,4% en 2022), toujours suivi du Commercial et marketing (19% vs 18,1% en 2022).

A des niveaux moindres, les axes de formation qui suivent consacrent prioritairement le Management (5,1%), puis le Droit (4,8%) et l’Informatique (4,3%).

ll

iiii

Les recrutements dans l’assurance

Résultante d’un turnover en hausse, mais surtout d’un choix de croissance de leurs forces vives, les recrutements opérés par les sociétés d’assurance dépassent à nouveau une barre symbolique pour culminer à 20 600 embauches. Cela signifie donc qu’une personne sur huit (plus précisément sur 7,6) qui travaille dans le secteur a intégré son entreprise au cours de l’année 2023.

i

x

x

L’alternance dans l’assurance

L’alternance dans les flux de recrutement

Ter repetita placent ! Ce que nous écrivions l’an passé garde, de fait, la même pertinence : « Hausse des effectifs, hausse des recrutements, hausse de l’alternance… les entreprises d’assurance gardent le même cap cette année encore et démontrent leur volontarisme constant en matière d’emploi.« 

Ainsi, malgré la révision de la prime à l’embauche des apprentis en 2023, les années se suivent et se ressemblent dans l’assurance : « Au fil des ans, c’est-à-dire au fur et à mesure que l’offre de formation s’est ouverte à l’alternance, les représentations sur ce dispositif se sont transformées. C’est aujourd’hui un axe majeur, voire privilégié d’entrée dans le secteur de l’assurance. Plébiscitée par les recruteurs, l’alternance constitue une voie d’excellence pour entrer dans la vie active et trouver à s’y épanouir.« 

Les 4 850 étudiants-salariés recrutés cette année (soit 200 de plus qu’en 2022, 450 de plus qu’en 2021, 1 110 de plus qu’en 2020…) fixent de facto la nouvelle valeur de référence pour la branche des sociétés d’assurance.

x

.

La place de l’alternance dans les effectifs de branche

Rappelons tout d’abord que la période d’alternance peut s’achever une ou plusieurs années après la date du recrutement. La population des alternants d’une année N est ainsi composée des personnes entrées au cours de l’année, auxquelles s’ajoutent celles embauchées antérieurement et dont le contrat de professionnalisation ou d’apprentissage n’est pas encore achevé.

Entre l’arrivée de nouveaux salariés-étudiants, d’un côté, et les changements de statut des « anciens » (partis ou cédéisés), de l’autre, ce sont pas moins de 630 personnes supplémentaires qui sont venues grossir encore les rangs de cette population. Avec 7 360 alternants en poste, leur part dans les effectifs totaux de l’assurance s’établit ainsi à 4,7%, soit son (nouveau) plus haut niveau historique (+0,3 point par rapport à 2022).

x

De la gestion des âges…

Part des jeunes et des séniors dans les effectifs

Dans l’assurance, la dynamique de l’emploi se confirme notamment chez les moins de 30 ans avec 1 340 personnes supplémentaires (qui sont venues s’ajouter aux +700 de l’an passé). Leur représentation dans la population totale passe ainsi de 15% à 15,6% en 2023.

Parallèlement, la stabilité apparente des 55 ans et plus (17,9% vs 18% en 2022) masque en réalité une hausse de leurs effectifs (+270 vs -170 personnes en 2022), principalement du fait du recul de l’âge légal de départ à la retraite.

x

.

Un rééquilibrage progressif de la pyramide des ages

Le graphique qui suit montre l’évolution de la pyramide des âges de l’assurance à 20 ans d’intervalle.

Alors que les 3/4 des salariés se situaient dans la tranche des 30/54 ans en 2003, on observe un rééquilibrage de la pyramide des âges depuis 2013. L’augmentation générale des effectifs (+18 600 salariés depuis 2003) bénéficie surtout aux ≥55 ans (+15 300 depuis 2003), dont la population est en passe de tripler sur la période !

Pour autant, le renouvellement générationnel des moins de 30 ans connaît à nouveau une dynamique positive puisque leur poids proportionnel et leur nombre repartent à la hausse, comparés à 2013 : +3 600 personnes.

.

Les mobilités fonctionnelles dans l’assurance

A côté des mouvements d’entrées et de sorties, des flux importants de mobilités internes traversent les entreprises d’assurance. Selon les situations, le changement de poste peut se traduire pour le salarié qui en est le titulaire par :

• un changement de domaine fonctionnel ;

• un changement de métier à l’intérieur de son domaine fonctionnel ;

• un changement de poste dans le même métier d’appartenance.

Dans le graphique qui suit, nous utilisons la base de données du ROMA pour éclairer les flux de départs de l’entreprise et les mobilités internes des CDI (uniquement), survenus entre les 31 décembre 2022 et 2023.

x

La place des femmes dans l’assurance

Par effet d’inertie, il y a peu d’évolutions véritablement remarquables quant à la place des femmes dans la population totale de l’assurance. Les variations que l’on enregistre d’une année sur l’autre demeurent toujours dans une fourchette finalement très limitée. Il faut en fait comparer les chiffres à 10 ans d’intervalle pour observer une augmentation de 1,1 point de leurs effectifs.

x

x

Dans l’assurance , 52,6% des cadres sont des femmes

En revanche, les femmes peuvent constater que leur représentativité s’accroît continûment parmi les cadres. Ainsi, au 31 décembre 2023, plus d’un cadre sur deux est une femme, plus précisément 52,6%, soit +0,4 point par rapport à l’an passé.

Concernant plus spécifiquement la place des femmes parmi les cadres de direction, on constate que le palier observé l’an passé a été plus que compensé en 2023. Bien qu’une stricte parité, à calculer au regard des 60,8% de femmes dans la profession, ne soit pas (encore) atteinte, leur progression s’est effectuée à un rythme plus élevé que sur le reste de la décennie passée (+2,5 points vs 0,9 point en moyenne annuelle).

x

Le télétravail dans l’assurance

Sans aller aussi loin que l’an passé dans l’analyse des typologies de télétravailleurs (Cf. ROMA 2023 – pages 33 à 37), les données actualisées montrent un engouement toujours aussi important des entreprises d’assurance pour cette modalité d’organisation de leurs activités productives

Ainsi, quand bien même sa diffusion semble atteindre un plateau, le taux d’accès des salariés augmente encore en 2023 et côtoie désormais les 70%. Après avoir connu un repli important en 2022, le nombre de jours télétravaillés repart à la hausse : 77,5 jours en moyenne sur l’année, soit 8 jours supplémentaires.

Ces chiffres sont d’autant plus intéressants à étudier qu’ils ne s’inscrivent qu’en partie dans les tendances nationales. Selon l’INSEE : « En 2023, 18,8 % des salariés ont télétravaillé au moins un jour par semaine. Cette part est en baisse de 0,6 point par rapport à l’année précédente ».

Comme nous en faisions prédemment le constat, il est certain que la crise du Covid a eu pour conséquence notable d’accélérer l’expérimentation et la diffusion du télétravail. Concrètement à ce jour, les femmes, les cadres et, de manière générale, les plus diplomés sont les populations qui y recourent davantage.

Pour autant, on remarque que son usage fait encore l’objet d’ajustements dans les entreprises. Et s’il y a effectivement un mouvement de rattrapage qui continue de s’opèrer chez les non cadres, c’est davantage la nature de l’activité exercée et l’évolution de la structure des effectifs qui semblent dorénavant expliquer la progression du télétravail dans l’assurance.

Au regard du niveau d’études, par exemple : on observe que le taux de télétravailleurs a baissé pour chaque échelon de diplôme entre 2022 et 2023, alors que ce taux est globalement monté de 2,4 points sur l’ensemble des salariés. Sur ce critère significatif, ces évolutions – a priori contradictoires –s’expliquent par la présence croissante de diplômés du supérieur parmi les équipes, en particulier sur les niveaux Licence et Master.

x