La formation

Retrouvez la synthèse du ROFA, véritable "bilan formation" de la population des salariés de l'assurance, actualisé par l'Observatoire en 2017.


  • 80,5% : nouveau record du taux d’accès à la formation

    Jamais le taux d’accès à la formation (hors contrats alternance) n’a été aussi élevé : 80,5% des salariés de l’assurance ont bénéficié d’au moins une formation en 2016, soit une progression de 4 points par rapport à 2015.

    Cette augmentation du taux d’accès s’accompagne d’une accélération de la baisse de la durée moyenne de formation des salariés formés. Elle s’établit à 31,2 heures en recul significatif de 3,2 heures. Cette baisse de 10% confirme et amplifie la tendance baissière observée depuis quelques années.


    Comme le révèle l’analyse par quartile dans le diagramme ci-contre, cette baisse est relativement uniforme, quelle que soit la durée de la formation dont bénéficie le salarié. Pour 25% des salariés formés, la durée de la formation est inférieure ou égale à 7,3 heures contre 10 heures l’an dernier. Le seuil du quartile suivant régresse également et passe de 21 heures à 17,5 heures. Quant aux 25% des salariés qui suivent la formation la plus longue, ils bénéficient d’au moins 35 heures de formation en 2016 contre 39 heures l’année passée

  • Analyse de la formation professionnelle selon le sexe

    Les taux d’accès des femmes (79,8%) et des hommes (81,6%) sont proches. L’un et l’autre progressent respectivement de 3,7 et 4,5 points. La différence sur la durée de la formation est en revanche plus marquée : celle des femmes (29 h) est de 5,6 heures moins élevées que celle des hommes (34,6 h), un écart qui, par rapport à celui de l’an dernier s’est encore accentué (3,8 h).

    Ce différentiel hommes / femmes des taux d’accès et durée moyenne n’est pas uniforme sur l’ensemble des métiers. Sur chacun de ces critères, environ la moitié des familles de métiers affichent des valeurs supérieures pour les femmes. Si l’écart de la durée moyenne est particulièrement marqué, c’est en raison d’un effet structurel lié au poids de la famille Distribution.

    En effet, 38,6% des effectifs masculins de l’assurance sont des commerciaux contre 30,8% pour les femmes. Compte tenu d’un taux d’accès des commerciaux supérieur à 90% (pour les hommes et les femmes), l’écart se creuse encore si on considère les seuls effectifs formés : 44,7% contre 34,9%.

    Or la durée de la formation des commerciaux est de plus de 50% supérieure à celle que l’on observe pour les autres familles de métiers. Par voie de conséquence, la surpondération de cette famille dans les effectifs masculins tire leur durée moyenne vers le haut et explique la différence globale. L’écart de 7,4 heures, défavorable aux femmes à l’intérieur même de la famille commerciale, accentue encore le phénomène et contribue aussi à la différence constatée toutes familles confondues.

  • Les non cadres se forment plus que les cadres dans l’assurance

    L’augmentation du taux d’accès moyen s’applique également aux cadres (+2,8 points) et encore davantage aux non cadres (+5 points). Pour la première fois depuis 2009, le taux d’accès des non cadres dépasse de 2 points celui des cadres.

    En sens inverse, l’une et l’autre de ces deux catégories enregistrent un recul de la durée moyenne, moins forte pour les cadres (-1,3 heure) que pour les non cadres (-4,4 heures). L’écart de durée moyenne, au bénéfice des non cadres, qui était de 10 heures en 2015 se réduit à 6,9 en 2016.

    Désormais, la part des non cadres dans la population formée dépasse (très légèrement) son poids dans la population totale. Leur surreprésentation de 6 points dans le nombre d’heures dispensées (59,7% pour 53,7% des effectifs) demeure mais se réduit (il était de 7,1 points l’an dernier). Contrairement à ce qui s’observe à l’interprofessionnel, la branche assurance fait davantage bénéficier les non cadres de formations.

  • Taux d’accès et durée de la formation selon l’âge

    La distribution de l’effort formation en fonction de l’âge est la réplique de celle observée l’an dernier. On relève ainsi un « surinvestissement » de formation en direction des moins de 40 ans et une inversion de tendance pour les classes d’âge supérieures.

    Toutes les classes d’âge enregistrent pareillement une augmentation de leur taux d’accès et une diminution de la durée moyenne.

    Au total, les taux d’accès des moins de 45 ans progressent (+4,1 points) comme celui des 45 ans et plus (+4 points). La durée moyenne, en diminution de 4,2 heures pour les premiers, se tasse de 1,8 heure pour les seconds

  • Durée des sessions et Formation ouverte et à distance (FOAD)

    Le graphique ci-contre présente l’évolution de la répartition des sessions de formation suivant leur durée. Il faut relever la forte progression de la part des formats de 1 heure et moins. A l’exception des formations de plus d’une semaine, qui sont stables, tous les autres formats de durée régressent.

    Par ailleurs, l’enquête ROFA s’est enrichie cette année d’un indicateur complémentaire qui distingue sous quelle modalité une formation s’est déroulée

    La formation ouverte et à distance (FOAD) désigne l’ensemble des dispositifs de formation non présentielle, qu’il s’agisse de cours par correspondance, de MOOC (massive open online course), de COOC (corporate open online course), de SPOC (small private online course) et autres formations en ligne de type e-learning.

    L’objectif recherché est de mieux suivre et comprendre dans quelle mesure la FOAD se développe progressivement et contribue à la mise en œuvre des politiques de formation des entreprises du secteur.

    Ainsi, il ressort que 5,8% du total des heures dispensées l’ont été en FOAD, avec une durée moyenne par salarié de 4,4 heures.

    Si ces premiers chiffres semblent relativement marginaux au regard de l’importance des formations présentielles, on observe aussi que 41,4% des salariés formés ont suivi au moins une action de formation en FOAD (dont 4,6% via cette unique modalité).

    En termes de profil, les personnes formées en FOAD sont des femmes à 60,6%, non cadres à 59,4%, et d’un âge ≥ 40 ans pour 61% d’entre elles.

  • Un léger tassement de l’alternance en 2016

    En 2016, 3 068 personnes ont été recrutées dans le cadre d’un contrat d’alternance. Ce recul de 6,6% constitue la première véritable baisse depuis 10 ans.

    Après la stabilisation de l’an dernier, la part des alternants dans le total des recrutements décroît et passe de 25,1% à 23,3%. La part des contrats de professionnalisation (15,4%), qui avaient enregistré une progression quasi continue depuis 2008, marque un recul de 2 points.

    A 7,9%, celle des contrats d’apprentissage résiste et augmente même de 0,2 point.

    Le graphique suivant présente la part de l’alternance dans le recrutement des différentes familles de métiers. Il illustre la large diffusion de cette modalité de formation/professionnalisation dans le secteur de l’assurance.

    A noter que près d’un tiers des salariés (34,5%) engagés dans l’alternance sont titulaires d’un niveau de diplôme ≤Bac. Ils étaient 60,2% en 2007.

    Si cette part ré-augmente légèrement en 2016 (+3,8 points), l’alternance accompagne très majoritairement la progression de personnes déjà titulaires de diplômes de niveaux ≥Bac+2, notamment les ≥Bac+5 dont la part a quadruplé en 10 ans.

    Au final, les effectifs consolidés de la population alternante à fin 2016 baissent de 2,6% et repassent sous le seuil des 51000 (41962). Un léger recul qui s’explique par la perte de 120 contrats de professionnalisation, alors que les contrats d’apprentissage (-12) résistent globalement.