Les salariés

Retrouvez la synthèse du ROMA/ROFA, la base de données sociale de la population des salariés de l'assurance, actualisée par l'Observatoire en 2017.

  • L’évolution des effectifs de la branche

    Au 31/12/2016, 146 200 personnes travaillaient dans la branche assurance, soit 900 de moins qu’en 2015. Néanmoins, les deux tiers de ce recul s’expliquent par l’affiliation du personnel d’une entreprise à une autre Convention Collective. A iso périmètre, les autres sociétés d’assurances enregistrent un recul de 0,2%.

    Après une progression de 0,3% des effectifs en 2015, c’est donc la stabilité qui caractérise l’évolution globale de l’emploi dans l’assurance.

    Entre 2015 et 2016, le poids des CDI enregistre une hausse de 0,2 point. Ainsi, au total, le CDI représente 93,8% de l’effectif salarié.

  • Les recrutements dans l’assurance

    Comme en 2015, 9% des salariés de l’assurance ont été recrutés au cours de l’année. Toutefois, 2016 se distingue par une progression notable du nombre de personnes recrutées en CDI (+8,1%), renversant la tendance à la baisse observée ces dernières années.

    Des dynamiques de recrutement différentes – entre CDI et CDD – ont pour effet de modifier légèrement la répartition des nouveaux entrants entre ces deux types de contrats.

    La part des CDI s’établit à 51,5% (+1,7 point) contre 48,5% pour les CDD (-1,7 point).

    Dans une approche croisée, les alternants représentent 45,9% des CDD (+0,7 point). Et parmi les CDI, la proportion d’alternants, qui avait fortement progressé en 2015, revient à son niveau antérieur, soit 2%.

    La part des CDD parmi les alternants augmente donc à 92,1% (contre 90,5% en 2015). Le plus fort recours au CDI dans les recrutements ramène ainsi le poids consolidé de l’alternance à 23,3% du recrutement total (contre 25,1% l’année passée).

    Cette dynamique des embauches se traduit également par une forte progression de la part des cadres (30,6% ; +4,2 points), ainsi que dans la part des diplômés ≥Bac+5 (29,7% ; +3,9 points). Le poids des Bac+2, quant à lui, baisse fortement (-5 points) et passe pour la première fois depuis 10 ans sous le seuil des 30%. A 58,9%, la part des femmes dans le recrutement est inchangée.

    Relevons enfin que la hiérarchie des familles en est légèrement modifiée. Pour la première fois, la Gestion des contrats ou prestations devient le premier recruteur dans l’assurance : elle représente 28,3% soit +0,1 point. La Distribution et le développement commercial décroche (-2,5 points) pour s’établir à 27,4% et passe en deuxième position. Parmi les autres évolutions, on relèvera le recul du Pilotage et gouvernance d’entreprise qui régresse de la 5ème à la 9ème position, ainsi que la progression significative du Support administratif (+0,8 point) et des Systèmes d’information (+0,9 point).

  • Jeunes: L’importance de la qualification

    Le nombre de jeunes de moins de 30 ans est en légère baisse (-0,3 point). Avec 20 529 personnes, il s’agit du niveau le plus bas des 10 dernières années. Les collaborateurs de moins de 26 ans suivent une évolution comparable. Leur effectif se tasse de 2,4% (soit 8 992 personnes), tandis que leur poids régresse de 0,3 point à 6%.

    Le graphique ci-contre classe les familles de métiers selon la part des moins de 30 ans dans leur effectif. L’année 2016 confirme la hiérarchie observée au cours des dernières années.

    Evolution remarquable de l’année 2016, jamais la progression annuelle du taux de jeunes cadres n’aura été aussi forte. Il s’établit à 22,7% (+2,4 points) pour les moins de 30 ans et à 12,2% (+1,3 point) pour les moins de 26 ans.

    Le graphique ci-contre présente l’évolution du poids respectif des niveaux de diplômes des jeunes salariés. Le niveaux ≤Bac (16,8% ; -1 point) s’inscrit dans une tendance de long terme à la baisse. Après la hausse de l’an dernier, le niveau Bac+2 reprend une tendance baissière et renoue avec l’érosion observée sur les dix dernières années (35,8% ; -2,9 points). Le niveau Bac+3/4 (24,5% ; +1,7 point) poursuit sa progression. Après avoir semblé atteindre un plafond dans les années 2010-2015, le niveau ≥Bac+5 (22,9% ; +2,2 points) repart à la hausse.

  • Les séniors : toujours en progression

    Le ralentissement de la croissance des 55 ans et plus au cours des dernières années suggérait l’atteinte prochaine d’un plateau. D’une croissance annuelle moyenne d’environ 6% jusqu’en 2012, l’évolution du nombre de séniors avait été ramenée à +1% en 2015. Aussi, le rebond de 2% enregistré en 2016 marquerait-il un retournement de tendance ?

    En effet, le nombre d’entrées dans la catégorie sénior est de 4,9% supérieur à celui observé en 2015, après les points bas des trois années précédentes.

    Plus structurel apparaît le report de l’âge du départ de l’entreprise, qui constitue le deuxième facteur tirant la croissance des effectifs séniors.

    Le graphique ci-contre présente la distribution par âge des CDI âgés de plus de 55 ans qui ont quitté leur entreprise en 2014, 2015 et 2016. Le glissement vers la droite des courbes que nous observions l’an dernier se confirme.

    Parmi les sorties des séniors de l’entreprise, la part des salariés âgés entre 56 et 58 ans poursuit sa baisse.

    C’est en 2016 que les départs entre 59 et 60 ans sont les plus faibles. Il semble que ces sorties se déportent à l’âge de 61 ans, dont la part croissante confirme la forte progression déjà enregistrée l’année dernière. Ainsi, l’âge de cessation d’activité des séniors augmente régulièrement : 59,5 ans, 59,7 ans, 60,0 ans pour atteindre 60,3 ans en 2016.

  • La féminisation à l’arrêt

    La question que nous nous posions l’an dernier quant à la fin de la féminisation reste d’actualité. En 2016, la part des femmes dans l’effectif des sociétés d’assurances cesse de progresser. Elle ressort à 60,1%, un niveau identique à celui de 2015.

    Les femmes représentent 60,1% de l’effectif total et 49,5% de l’effectif cadre.

    L’indice de parité de l’effectif cadre [% de femmes parmi les cadres / % de femmes dans l’effectif total], qui s’établit à 0,82, doit encore poursuivre sa progression avant d’atteindre la valeur 1, synonyme de parité.

    Après avoir stagné en 2015, la progression lente et régulière de cet indice renoue en 2016 avec son ancien rythme.

    En 2016, les femmes représentent 74,6% des salariés de la classe 4 et 63,9% des collaborateurs promus en classe 5. Le rapport des deux valeurs (63,9 / 74,6 = 0,86), inférieur à 1, signale un passage de « non cadre » à « cadre » qui ne s’effectue pas à parité. Cette valeur de 0,86 confirme le recul déjà relevé l’an dernier (de 0,92 en 2014 à 0,90 en 2015).

    Au contraire, pour les collaborateurs des classes 5, 6 et 7, cet indice se rapproche de la valeur 1 marquant une convergence vers la parité.

  • Le rebond du statut cadre

    Après la forte croissance de la part des cadres dans les effectifs, son ralentissement à partir de 2013 suggérait sa prochaine stabilisation. 2016 dément cette anticipation et marque au contraire ce qui pourrait constituer un retournement de tendance : avec un poids des cadres qui s’établit à 47,9%, 2016 connaît la plus forte progression observée depuis dix ans : +1,9 point.

  • Les mobilités des CDI dans l’assurance

    La baisse du turnover externe et stagnation, voire léger retrait de la mobilité inter-familles caractérisent l’année 2016.

    8% des salariés CDI à l’effectif en 2015 ont quitté leur société en 2016. Ce taux était de 9,2% en 2015 et de 10,3% en 2014. Sauf quatre familles, l’ensemble des métiers voit leur turnover reculer. Cette baisse est particulièrement marquée pour les familles Gestion des actifs et du patrimoine immobilier (-4,8 points), Pilotage économique comptable et financier (-3,9 points) et Distribution et développement commercial (-3,4 points).

    Au cours de l’année 2016, 6,6% des CDI ont changé de famille de métiers au sein de leur société. Après une progression de 1,4 point l’an dernier, l’année 2016 enregistre un tassement de 0,3 point avec là encore des différences significatives selon les familles de métiers.